C'était une semaine épuisante qui avait pris fin ce vendredi midi. J'avais accumulé tellement d'heures sup et de gardes que mon patron m'avait ordonné de prendre mon après-midi, et je ne me l'étais pas fait dire deux fois. En ce mois de mai au temps aussi changeant que mon humeur, plusieurs de mes animaux étaient tombés malades et j'avais dû prendre en charge tout ce petit monde à tour de rôle, d'ôù plusieurs nuits blanches et camping au zoo.
A présent que tout était sous contrôle, j'avais pu retrouver mon loft. J'avais eu dans l'ambition de me laver, de faire la vaisselle laissée en attente depuis plusieurs jours déjà, puis de m'offrir une sieste. Finalement, j'étais arrivée, je m'étais assise sur le canapé, juste le temps que mon thé infuse. Je l'avais retrouvé plusieurs heures plus tard, froid naturellement et bien trop infusé ! Je m'étais endormie sans m'en rendre compte, trop épuisée que j'étais. Et ce n'était que la faim qui avait pu me réveiller. J'avais sauté le repas de midi...
D'un pas incertain, j'avais marché jusqu'à la cuisine, optant pour une fois pour un plat cuisiné surgelé que j'ai toujours en secours, pour les soirées de grosses flemmes, j'avais tout avalé d'un trait puis j'avais cédé à mon odeur de fauve, sans mauvais jeu de mot, et j'avais pris une douche. Enfin propre, j'étais en train de m'habiller quand j'entendis plusieurs coups à ma porte, légers mais bien réels. Surprise, je me demandais ce qui allait encore me tomber dessus, histoire de clore ma semaine de dingue, et je restais un moment interdite en entendant Ian.
Je l'avais rencontre quelques années auparavant, au hasard d'une chasse. Depuis, nous étions devenus amis. En général, on se voyait plus par nécessité, quand on avait des choses à se dire qu'on ne pouvait pas partager avec quelqu'un d'autre. Il était plutôt rare qu'on se fasse un cinéma ou qu'on aille boire un verre. Rejetant mes cheveux longs en arrière, me félicitant de les avoir déjà brossés, j'allais ouvrir sans plus attendre et je le décourvris...

_ Ian ! Lançais-je, surprise. Ca va ? Tu as l'air énervé ? Va y entre.
Dès qu'il ce fut exécuté et que j'eus fermé la porte, je repris.

_ Tu veux boire quelque chose ? Un bon whisky ?

Réflexe d'écossaise, je n'y pouvais rien !